lundi 17 novembre 2014

Slovipédia

Je n'avais pas tapoté depuis longtemps, et plusieurs personnes aujourd'hui me donnent envie de m'y remettre... rapidement.

La route. The end.
La Slovénie est un tout petit pays, 2 millions d’habitants, densité de 99 habitants/km². Pour donner une idée : la France est à 112, le Rwanda à 340. On en apprend, des choses ! La moitié de la population habite les villes, peu nombreuses. Ljubljana est la capitale, principale, 3 ou 4 autres villes importantes qui, pourtant, n’ont rien de nos cités. Le relief est tout collines et forêts ! un panorama somptueux de verdure, de nature, de sérénité. Depuis mon arrivée, la forêt d’en face s’est métamorphosée (un peu comme mon avocat , mais j’y reviendrai plus tard), de verte à bigarée, elle est devenue brune…un réseau routier parfaitement entretenu mais peu dense… des routes sinueuses

grimpent les collines, et, arrivées en haut, elles s’arrêtent. Comme ça, quoi. C’est un peu perturbant quand on se balade en voiture. Mais si les autochtones minimisent la sereine beauté des reliefs, ils insistent très régulièrement sur le fait que leur pays compte 42km de côte, oui Madame. En général ils insinuent que ces enfoirés de croates leur ont piqué tout le reste, et qu’ils ne lâcheront pas un centimètre de plus, faut pas pousser quand même.

Le jour se couche plus tôt que chez vous, que chez nous, quoi, il fait nuit noire à 17h. Mais le  climat n’est pas si éloigné du nôtre finalement ; j’avais pris moult pull over et chaussettes de ski, au diable. Il fait encore bon en journée ! y’a plus de saison, même ici.

Quand au slovène, à l’instar du japonais mais pas de Gérard Depardieu, il a l’autoencéphale hautement développé et le pouce préhenseur. C’est donc un être humain comme vous et moi. Il se distingue nettement de la brute slave censée conduire des charrettes et dompter les ours. D’ailleurs je n’ai pas vu d’ours, encore, alors que bon, j’étais quand même venue pour ça.

Le slovène est aussi un peu le Georges Pérec  slave : le moins de voyelles possible dans sa langue, et qu’on ne me parle pas d’articulation. La ville contiguë est Krsko, c’est fou, non ?

Au niveau acquis sociaux, savourez, les gars : ici le smic est à 600 euros, pour 40h par semaine. Un RSA de 200euros maximum savamment calculé sur la base de je n’ai pas compris quoi. Mon niveau d’anglais s’améliore, mais c’est pas encore ça, et quand Orwell soutient que l’appauvrissement d’une langue appauvrit les idées du peuple, je le constate à mon échelle : je suis incapable de soutenir une conversation sérieuse, sur l’avenir du monde, faut faire la révolution, les politiciens sont tous pourris et tout et tout, je ne parle que du beau temps et du pigeon qui m’a attaquée. Je deviens bête, quoi. Pour compenser, je devrais utiliser ici des mots très compliqués, genre philologue ou cataplasme.

Tout ça pour dire que le cadre est beaucoup moins dépaysant que le Maroc ou le Rwanda dont j’ai foulé les sols cette année, mais tout aussi émouvant, d’une autre simplicité. Etrange, ce pays a pour moi le visage de mon frère ! la force tranquille, les mains dans la terre, les copains autour de la table, un bon repas et un jeu. Spéciale cacedédi Bro !


Pour finir en beauté, je vous annonce le baptême de mon avocat qui a enfin trouvé prénom ! Ernest a donc été baptisé hier, il mesure 21cm et a 8 belles feuilles. Il est devenu la mascotte du coin, sa fulgurante poussée en bouchant plusieurs autres…

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