Que le temps chargé passe
vite !
Après un passage puce à Paris,
amis, j’ai repris mon fidèle et rouge destrier pour partir à l’aventure par vonts
et par mots. Pas seule, cette fois ! Ma délicate amie Sophie m’accompagne.
Chargées de co-voitureurs aussi divers que d’été, français, québécois,
polonais, par delà campagne, par delà montagne, traversant fleuves, sous les éléments
plus ou moins déchaînés, nous sommes vaillamment passées saluer famille et amis
en région, avant de continuer notre virée à deux, dans le nord de l’Italie,
dans mon automobile, toutes les deux on sera bien.
Autant Sophie déguste l’idée de
vaquer dans la botte, autant je rame à me détacher de sévères stéréotypes. Pour
moi, l’italien est un tiffosi fascisant et dragueur qui parle fort, agite les
bras et tombe devant l’arbitre en se roulant de fausse douleur, cruellement
obsédé par l’idée de coller un carton jaune au pauvre adversaire ballant, mains
sur la tête, jurant qu’il n’ a rien fait.
Ma légendaire mauvaise foi a
trouvé tous les indices pour coller la réalité aux représentations, j’ai même
ajouté la touche finale : entre les déambulations citadines, mythiques ou
non, Venise, Padoue, Castelfranco, de jour, de nuit, mais toujours agrémentées
de glaces et de pizza, nous avons pu goûter au désagréable frisson des trajets
sur les routes italiennes. Sur ce point, l’italien se rapproche du rwandais
dans sa perception toute personnelle du code de la route, limitations de
vitesse kézako ? et lignes blanches continues inconnues au bataillon. Ils
adorent, qui plus est, coller mes prudentes fesses pour les faire avancer plus
vite. Ils sont fous, ces italiens.
Fort heureusement, nos haltes
nocturnes chez l’habitant ont remonté la cote des condamnés. Une nuit chez la
milanaise Roberta amoureuse de ses chiens, discrète et efficace, deux nuits
chez une wonder familia que nous avons atteinte après la journée à Venise et
ce
p** de parking à 30e le jour… vannées, nous sommes arrivées à
l’adresse entrée dans le béni GPS avec soulagement. Bagages déchargés, nous
plantons devant la porte d’entrée et Sophie me fait finement remarquer que rien
ne ressemble aux photos. Je vais voir le nom de la rue, elle correspond. Nous
hésitons, ne comprenons pas le problème et puis… c’était piazza, pas via. Mais
la ville ? Nous avons confondu avec le canton, la province, je sais pas quoi
mais on y est pas, on s’est gourées, et là j’ai dit beaucoup de gros mots. J’attrape
ma valise et mon avocat pour me diriger vers la voiture et là, c’est le drame.
Je laisse tomber le sac contenant le pot et ma mascotte s’éclate sur le sol
après un vol plané que j’aurais admiré si je n’avais pas été tétanisée, son
sang de terre se déverse dans la via maudita, je tombe à genoux en levant les
mains vers le ciel, POURQUOI MON DIEU, POURQUOI ?!! Je n’en rajoute
presque pas. Sophie comprend ma détresse et doucement, rassemble les morceaux
épars, retasse la terre, recouvre my précious avec tendresse. Et dans une
lourde ambiance post réanimation, nous reprenons les 30km bonux, pressées de
nous saouler du gâteau acheté devant lequel nous bavions depuis quelques
heures, avant de nous jeter sur un lit confortable.
Le garage à 30e mérite bien une photo |
Nous sommes arrivées devant la
maison encore illuminée vers 22h. Descendues de voiture, encore, déchargées les
valises, encore. L’esprit demandant tranquillité, nous sommes accueillies de
plein fouet par la familia, bras ouverts et trépidants, le papa, la mama, l’ado
de fille, le mignon petit fils, la table mise pour le dessert typique, vous
goûterez bien le vin ? et le limoncello ? Attendez, je sors le
tiramisu !... et repues, bourrées aussi, juste après m’être assommée en
entrant dans la douche avant d’en ouvrir la porte, nous nous sommes couchées,
l’avocat convalescent veillant sur notre sommeil mérité.
L'italie du Nord se résumera pour moi aux choses remarquables de ce rapide passage: les glaces, une girafe sur un toit, un pique-nique sur la plage dans un village désert. Et cette semaine, les amis, m’a
accompagnée Philippe Jaenada, Plage de Manaccora, 16h30. Pour finir et calmer votre inquiétude, à l'heure où je vous parle mon avocat se porte bien. Et moi aussi. C'est pas beau, la vie ?